« JE BSTR ech. exp. pro. c/ trav. pas cher et + si aff. (*) ». Bon, c’est parfois un peu plus clair, mais le fond reste le même : les entreprises ont besoin de stagiaires et les stagiaires d’entreprises. Même s’il y a parfois des abus des deux côtés (qui n’a jamais rencontré de stagiaire pas motivé qui arrive en retard, part en avance, se plaint de n’être pas encore PDG et montre surtout ses capacités à poker des lol à ses friends sur son wall Facebook ?), c’est quand même surtout, rapport de force oblige, certaines entreprises qui en profitent.
D’où le nouveau tour de vis réglementaire qui vient d’être donné concernant leur rémunération et leur embauche. Obligation de gratification à partir de deux mois de stage, y compris non consécutifs, respect d’un délai de carence entre deux stagiaires pour éviter des créations de postes à vocation « stagiaires only », durée maximale de six mois (à quelques dérogations près) et surtout prise en compte de la durée du stage dans la période d’essai (dans la limite de 50 % de celle-ci) si l’embauche intervient dans les trois mois qui suivent la fin du stage. Sans compter qu’il n’y a plus de période d’essai si l’emploi correspond aux activités exercées par le stagiaire.
En gros, les entreprises qui ne tournaient que grâce aux stagiaires ont du souci à se faire. Aux stagiaires de montrer, de leur côté, qu’ils valent le coup d’être formés. Et + si aff.
* Traduction pour ceux qui ne lisent jamais les annonces de rencontres : « Jeune entreprise bien sous tout rapport échangerait volontiers l’acquisition d’une expérience professionnelle indispensable dans tout CV contre la force de travail d’un jeune diplômé lui aussi bien sous tout rapport, qui pourrait éventuellement se voir proposer un contrat en fin de stage s’il avait le bon goût d’être la pépite dont tout le secteur rêve et de n’être pas trop gourmand en matière salariale »