Chez Who Else, cabinet de girlettes, quand cette campagne pour la suppression de la case ‘mademoiselle’ dans les formulaires administratifs a démarré à l’automne 2011, on a d’abord cru à une blague.
Parce qu’on y tient, nous, à notre petit boucher de la rue Lepic qui nous sert du ‘mademoiselle‘ avec un sourire (et une côte de bœuf). On adore notre bande de garçons-coiffeurs du quartier qui interpellent chaque cliente d’un ‘bonjour mademoiselle‘ bien sonore. Et même, on l’avoue, on aime un peu aussi les ‘bonsoir mad-moi-zelle, vous êtes charmante‘, hardis et inoffensifs, qui fusent avec l’accent quand on traverse le Boulevard de Clichy. Pimpantes princesses, on minaude un peu, certes, mais Mademoiselle, c’est d’abord une élégance de langage, un air de printemps, un roman de Proust…
Cette circulaire met donc fin aujourd’hui, mardi 21 février, à « une forme de discrimination entre les femmes et les hommes« , pour reprendre les termes de la Ministre des solidarités en charge du droit des femmes.
Ah bon ?
Faut-il rappeler que les femmes gagnent encore en moyenne 27% de moins que leurs collègues masculins ? En dépit de quatre lois en faveur de la parité salariale votées en 40 ans (1972, 1983, 2001, 2006), le classement 2011 du Forum de Davos n’a-t-il pas rétrogradé la France au 131ème rang mondial en matière d’égalité des salaires ? Et dans le recrutement, nous sommes ici bien placées pour savoir que nombre de candidatures féminines sont encore écartées en raison d’un risque de maternité, de congés pour enfants malades, et on vous passe les dérapages machos qu’il nous arrive d’entendre…
Chacun ses combats. Mais chez Who Else, on continuera à vous appeler mademoiselle, quitte à passer pour des ringardes.